Vendredi 14, 2h du soir

Hier, bonne après-midi et bonne soirée. A 5h nous allons à un cours à l'Institut catholique sur le Père Didon et ses lettres. J'y ai puisé ces réflexions. C'est que le Père Didon avait une âme ardente un bon coeur, mais son esprit " qui flambait comme de l'huile chaude sur un brasier" était trop hardi et l'a poussé à des imprudences. Malgrès ce caractère de feu, ce ne fut jamais qu'un prêtre et un bon prêtre comme le prouve sa soumission quand l'exil lui fut commandé et l'anecdote suivante : De tierces personnes lui ménagèrent une entrevue avec G. Flaubert qui  croyait trouver une intéressante étude à faire. Mais le romancier fut sans doute déçu, car il répondit à ceux qui lui demandaient son opinion: "Le Père Didon!.. ce n'est qu'un prêtre!" Et tant mieux! a ajouté le conférencier qui a ainsi terminé sa harangue.

Voilà pour l'après-midi. A la fin du diner Valentine est montée pour nous dire que les étudiants faisaient une retraite aux flambeaux, nous nous sommes aussitôt levées de table (je n'ai lacé mes souliers que jusqu'au milieu pour ne pas perdre de temps) et nous sommes parites laissant quelque peu de désordre dans ntore chambre. Après avoir fait quelques tours de boulevards nous sommes revenues et je me suis vite couchée. Je me suis endormie satisfaite de moi et de ma journée; c'est toujours comme cela, plus je vois de monde, plus je m'amuse et plus je suis calme au dedans.

Au revoir, je ne sais plus que dire, je vais étudier mon piano.